W. et Zygmunt Bauman




En un aller et retour
Vol d'oiseau
Tout à coup, tout très vite
Un nom devenu soudain presque limpide
Et surtout lourd
Passé et puis perdu
Une épingle tirée des anciens jeux haletants
Heurtant le front
Par cet enchantement qui pousse les faits au milieu de la route
Toujours
Exige un travail acharné pour les contourner
Méticuleusement 
Ensuite les recréer
Plus loin
Plus beau
Sur la terre asthénique
Sous la sécheresse vulnérable de toutes ces saisons
La sècheresse vulnérable de toutes ces saisons
Soudain
Enjambant les trajets insignifiants de la désertification
Laissant dans son sillage le besoin surpris
D'encore y aller voir
 Encore
   Y aller se brûler encore
 Oui, tort
On a tort
 On a tant sautillé d'inertie
Piétiné à s'en poncer les os
Attendu
Voie d'accès condamnée
Mais entr'ouverte à la peau douce 
Il a tenu des soifs entre ses phalanges
 Grand ordonnateur de cet appel éphémère
L'amour liquide
Un petit déjeuner qui s'ouvre comme un livre
Et la nécessité de beurrer les hématomes
On hydrate un peu la mémoire
Le passé parfois meurt d'épuisement
Laisse à la frivolité des ondes son champ secret
 Et si elles doivent jamais revenir siffler sur nos têtes
Que les lettres et leurs mots lancés d'un peu plus haut
Percent de part en part la langueur
Redeviennent précieux
Ils le sont
Et l'abondance de soi




Mai 2012