C'était une terre
C'était une terre assez bleue
Il y poussa des angéliques et de l'ortie
Les doux doigts suaves de l'asparagus
Bulbeuse l'affaire et tendre pliée
Prête à lier les herbes musquées
Prête à lier les herbes musquées
La rhubarbe et tout
Des heures, des heures
Des heures, des heures
Et tant d'adonné pour l'enjeu
Bourgeonnant si profond dans le basalte des journées insolubles
Pour rien
Verdoyer pour rien sous les pesticides
Là
Désherbée, désherbée
Du bas en haut des racines
Toujours guettant le bruissement rassasié des racines
Les pertes
La folie fumante du défoliant
De cette volonté qui étouffa le fond
La folie fumante du défoliant
De cette volonté qui étouffa le fond
Pas l'espace mais le sarclage
La petite pluie acide de tes vœux sans envergure
Et là
Tant et tant
Le travail du bêchage
Le travail du bêchage
Pour rien qu'une calcification
Des rhizomes
Qu'une calcination
Qu'une calcination
Qu'un temps noir et bas
Passé, passé, mais un peu cassé
Passé, passé, mais un peu cassé
Qu'il faut, a fallu, fallu, fallu
Atterrée, entêtée
Enterrer la fibre assoiffée de mes frondaisons
Sous tes élagages insolvables
Atterrée, entêtée
Enterrer la fibre assoiffée de mes frondaisons
Sous tes élagages insolvables
La débroussailler complètement à la fin
Juin 2012