Fondre






Le souffle s'est retourné sur lui-même
Les zébrures encore tenues dans les poings de l'air
Sont là depuis la première pluie
Quand on levait encore les yeux vers celui qui régnait
Nous attirait jusqu'à nous extraire de nos côtes
La première pluie
Qui nous assigna à perdre
Une à une, dans le crachin, nos flamboyances
Les rayons sont mous maintenant
Chacun des pas arraché à la perplexité s'enfonce dans les marais
Rien de la substance ne tient plus sa promesse, donnée au creux de l'aube
Une grandeur, quelque part
Un peu plus profond que la morgue des glandes
S'il plaît au jour, une grandeur
Le déluge connait l'instant de sa propre fin, il rêve la perte de ses eaux
Il y faudrait une césure pour donner aux noyades le goût du liège
Les fontes obstinées s'élèvent jusqu'à ma foi
Celle d'être une autre un jour, qui, c'est sûr, dormirait jusqu'à plus soif
Aseptisée par le précieuse ignorance
Ensevelie sous l'oubli sacré




Août 2012